Quelles nouveautés pour les sociétés d’exercice libéral en 2024 ?

Vous exercez au travers d’une société d’exercice libéral (SEL) ou envisagez de vous associer pour développer davantage votre activité ?

Le Centre du Patrimoine vous présente le fonctionnement de la SEL et ce qui a changé pour ses associés en 2024.

Qu’est-ce qu’une société d’exercice libéral (SEL) ?

La société d’exercice libéral (SEL) est une société permettant aux membres des professions libérales réglementées de s’associer afin d’exercer leur activité.

Elle peut prendre plusieurs formes sociales, à savoir : société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL), société d’exercice libéral par actions simplifiée (SELAS), société d’exercice libéral à forme anonyme (SELAFA), société d’exercice libéral en commandite par actions (SELCA). En revanche, peu importe la forme choisie, son objet social ne peut être que l’exercice en commun de la ou des profession(s) exercée(s) par les associés ou actionnaires.

Pour quelles professions exactement ?

A compter du 1er septembre 2024, les professions libérales réglementées seront classées en trois catégories : les professions de santé, les professions juridiques ou judiciaires et les professions techniques et du cadre de vie qui réunit en pratique les autres professions libérales réglementées.

Toutefois, toutes les professions ne sont pas concernées par l’obligation de se conformer au régime des SEL :

Seules les professions juridiques et judiciaires sont concernées par une nouvelle obligation.

Bon à savoir : En fonction de la catégorie professionnelle à laquelle vous appartenez, les règles en matière de détention du capital et de fonctionnement de la SEL ne seront pas les mêmes.

Il convient alors de vous référer à la réglementation applicable à votre profession ou de consulter votre ordre professionnel.

A l’inverse, peu importe la forme sociale de la SEL et votre profession, la fonction de direction doit être exercée par un associé exerçant sa profession libérale au sein de celle-ci.

Comment céder ou transmettre des titres de votre SEL ?

Au contraire des sociétés de droit commun dont les titres sont assez librement cessibles sous réserve des dispositions légales, statutaires ou extrastatutaires particulières éventuelles, les cessions de titres de SEL sont soumises à des règles de majorité plus strictes.

Ainsi, avant de faire entrer un nouvel associé au sein de la SEL (que ça soit par voie de vente ou de donation), vous devrez analyser les trois points suivants :

En 2024 : quelles nouveautés sur le régime fiscal si vous exercez en SEL ?

L’imposition de votre rémunération en tant que professionnel libéral a été modifiée en ce début d’année. En effet, l’exercice au travers d’une SEL vous permettait jusqu’à présent de « transformer » la catégorie d’imposition dont vous releviez au titre de votre activité libérale.

Cette échappatoire n’existe dorénavant plus : tous les revenus appréhendés en contrepartie de l’exercice de votre activité libérale relèvent des bénéfices non commerciaux (BNC), que vous exerciez au travers d’une SEL ou en direct !

Les principales règles d’imposition sont désormais les suivantes : 

Règle pratique admise par l’administration :

Si vous souhaitez répartir différemment les deux rémunérations, c’est possible ! Mais il faut pouvoir dûment le justifier.

Lorsqu’il n’existe pas de lien de subordination (cas le plus courant), la répartition effective sera conforme à ce qui a été prévu dans les statuts ou dans l’acte des associés ayant statué sur la rémunération des dirigeants. Attention : cette rémunération doit être proportionnelle à vos fonctions de direction.

Quel régime social ?

Les règles d’affiliation au régime général des salariés ou au régime des indépendants n’ont pas fait l’objet de modification. Les nouveautés fiscales permettent depuis 2024 un alignement de votre régime fiscal sur votre régime social.

Bénéfices non commerciaux, traitements et salaires ou rémunération de gérance : quelles sont les conséquences concrètes ?

La rémunération que vous perceviez qui était imposée conformément aux règles des traitements et salaires ou des rémunérations de gérance vous offrait de la simplicité : vous n’aviez pas de comptabilité à tenir et bénéficiez de la déduction forfaitaire pour frais professionnels de 10%. La bascule vers le régime BNC implique à présent :

Néanmoins, le régime d’imposition au titre des BNC vous offre la possibilité de déduire les charges engagées dans le cadre de l’activité libérale. Sur ce point, il vous revient de distinguer les charges nécessitées par l’activité et les charges devant être acquittées par la SEL. L’imposition en BNC vous permet également de déduire certaines cotisations, et notamment vos versements sur des plans d’épargne retraite dédiés aux travailleurs indépendants, ce qui n’était pas possible au titre de votre rémunération imposable en traitements et salaires (si vous exerciez par exemple en SELAS).