2017 s’achève, vive 2018 !

L’année 2017 s’est donc achevée sur de bonnes performances de la part des actifs risqués et ce avec une volatilité historiquement basse. Du point de vue des professionnels de l’investissement, cette année s’est avérée ennuyeuse : pas de forts écarts, pas ou peu de consolidations et 0 période de stress. Pour les investisseurs, pas de quoi se plaindre, une année très positive et sans stress.Les classes d’actifs les plus performantes sont les actions japonaises, émergentes ou encore européennes et souvent de petites capitalisations. Ainsi, les actions Japon petites et moyennes capitalisations gagnent +32.5% (catégorie Morningstar), les actions Chine +29.2% et les actions zone Euro petites capitalisations +24.4%. Les actions US ne sont pas en reste avec des performances de plus de +20% pour le S and P500 mais le risque de change (hausse de l’EUR/USD) a pesé pour l’investisseur européen, ramenant la performance juste au-dessus de +10%.
Les marchés ont profité d’un cocktail détonant : une croissance mondiale synchronisée entre les grandes zones (US, zone Euro, Japon et émergents), une inflation basse, des liquidités toujours abondantes et une accélération des profits des entreprises. Ils ont également profité de la non survenance des grands risques qu’appréhendait le marché fin 2016 : Trump n’a pas (encore) déclenché de guerre commerciale, l’inflation n’a pas accéléré malgré un taux de chômage en forte baisse surtout aux US, le système financier chinois n’a pas implosé et la zone Euro n’a pas volé en éclats.
Pour les marchés obligataires, 2017 aura aussi été positive et c’est une surprise. En début 2017, la remontée des taux était sur toutes les lèvres. On la voyait surtout aux US. Pourtant le 10 ans US finit l’année 0.04% en dessous de son niveau de fin 2016, idem pour le 10 ans français. En revanche le taux des obligations à 10 ans allemandes gagne 0.15% à 0.44%. Les obligations d’entreprises se sont elles aussi très bien comportées contre toutes attentes. Les politiques toujours accommodantes des banques centrales n’y sont pas étrangères. Les seuls actifs qui ont souffert sont les matières premières aux exceptions notables du pétrole et de l’or. Du point de vue de l’investisseur européen cette baisse a été amplifiée par la forte baisse du dollar par rapport à l’Euro (proche de -10%). Les matières premières agricoles en euros perdent par exemple -14% sur l’année et la catégorie dans son ensemble -11.7%.

Quid de 2018 ?

Les gérants s’avèrent partagés pour 2018. Beaucoup, voient une hausse de la volatilité. Traduction pour les non-experts : il y aura des baisses même si l’année pourrait finir sur une note positive.
Il est certain que les niveaux atteints par certaines classes d’actifs sont difficilement tenables. Prenons 2 exemples qui nous semblent symptomatiques : les obligations d’entreprises à haut rendement US et les actions US.
Les obligations « High Yield » sont des obligations à rendement élevé contre partie d’une solvabilité médiocre des sociétés émettrices. Aujourd’hui le rendement n’est plus vraiment élevé, proche de ses plus bas historiques et le risque est plus que jamais présent. En effet, le levier financier (dettes/capitaux propres) est au plus haut depuis des dizaines d’années, on a donc du risque sans rendement…
Concernant les actions, surtout US, le marché est actuellement plus cher que dans 90% des cas observés historiquement.
Mais ce propos qui peut paraitre alarmiste doit être nuancé. La macro-économie est excellente et les marchés financiers ne se retournent pas lorsque l’économie est aussi bonne. De plus, les liquidités devraient restées abondantes en 2018 sauf retour de l’inflation. La continuation de la hausse est donc possible mais il faudra pour cela que rien ne vienne la faire dérailler car plusieurs marchés sont valoriser à la perfection (i.e. leur prix reflètent un scénario parfait). Les indicateurs à surveiller sont la croissance évidemment mais surtout l’inflation.

Cet article a été publié dans notre newsletter trimestrielle « La Lettre du Patrimoine » et a été rédigé par Pierre Bermond EOS ALLOCATIONS. Pour la télécharger, cliquez ici.
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